Une journée de cour comme les autres. [Libre]

Je marche le long d'une rue, dans la ville de l'Olympe. Comme à mon habitude, je suis seul, et donc relativement serein. Il suffit que j'aperçoive une personne, même si elle ne me remarque pas, pour que je sente mon coeur se serrer et la panique au fond de mon ventre s'agiter. Je stoppe net et regarde soudain autour de moi, agité.

* Non, personne, il n'y a personne Gabriel... *

Je me remets en marche, toujours seul. Je ne sais pas ce qui me pousse à fuir les gens comme ça. Mon caractère a changé, et je suis devenu quelqu'un de haineux et d'asocial. Je n'aime pas les gens. Je gais les gens ! Parfois j'ai l'impression que je pourrais haïr le monde entier ! Alors je me ressaisis, et tremblant, regardant le vide en face de moi, j'ai peur. Peur parce que des réactions comme les miennes tendraient à dire que je ne fais pas partie des Olympiens, mais des T... Pourtant, mes parents étaient des Olympiens bons et justes, et généreux. Je ne suis pas ce que l'on pense que je suis. A vrai dire, je doute de ce que je suis aujourd'hui, mais s'il y a une chose qui est sûre pour moi, c'est que je ne suis pas un... un T... Je soupire. Ma vie est trop compliquée, ça m'énerve.

J'essaie de penser à autre chose et relève la tête, que je gardais baissée, fixant la rue pavée devant mes pieds. Plus loin, j'aperçois ma destination, et une boule se forme dans ma gorge. Le lycée... Temple maudit de tous les jeunes du coin. Un grand lieu de réunion. De foule ! Je frissonne à cette idée. Je fais toujours exprès d'arriver en retard, ou à la limite, pour que la cour soit quasiment déserte. ême quand je rentre dans la classe c'est à peine si le professeur me remarque. A se demander pourquoi je vais en cours, hein ? Eh ben, parce que j'adore étudier. Si si, c'est vrai. je préfère de loin la présence des livres à celles des êtres humains. C'est pourquoi je peux passer de longues heures dans la bibliothèque, dans mon coin d'ombre, sans problème. Mais bon, passons aux choses sérieuses, voilà l'entrée du lycée...

La sonnerie marquant le début des cours a dû sonner depuis une minute lorsque je passe le portail... et me fige. Pourquoi il y a un attroupement là bas ? En plus... oui, c'est bien ma classe. Réprimant un frisson d'horreur, je me force à avancer de quelques mètres, conservant néanmoins une distance de sécurité. Personne ne se retourne pour me regarder. C'est ainsi que j'apprend que notre classe va subir un changement de planning, et que des nouveaux emplois du temps vont être distribués. Ma gorge se serre. J'ai envie de fuir à toutes jambes, et de quitter ce lycée de malheur ! Les lèvres serrées, j'observe le surveillant, qui se rapproche de plus en plus de moi, au fur et à mesure de sa distribution des emplois du temps. Il s'immobilise, et e jette un coup d'oeil. Je le regarde fixement, tétanisé. Il s'approche lentement de moi, puis, à bout de bras, me tend un papier. Je regarde le papier, et tend timidement la main vers lui. Puis, je l'arrache vivement de la main du surveillant, et recule d'un pas, tête baissée. Le surveillant sursaute à mon geste, puis s'empresse de retourner à côté du proviseur. J'étudie mon nouvel emploi du temps. Pleins de cours ont sautés ! Je vais faire quoi de tous ces trous ?? Je soupire. En route vers notre premier cour. En plus, je ne connais pas la salle... Je suis de loin le troupeau d'élèves, et pénètre dans ma nouvelle salle. Je suis tendu comme la corde d'un arc, et jette des regards angoissés autour de moi. Va falloir que je m'habitue, même si je déteste le changement. Je m'assois au fond de la classe, à l'écart des autres. Je pose mon sac sur la table.

* Pourvu que ça passe vite, très vite... *

Finalement, je ne vois pas le cour passer, fasciné par ce que raconte le professeur. Il a l'art de rendre son cour vivant, et comme j'ai beaucoup lu d'oeuvres traitant du sujet du cours, j'arrive très bien à suivre. Mais voilà que la sonnerie retentit à nouveau. J'ai l'impression de me réveiller subitement. Je range lentement mes affaires, histoire que tout le monde sorte avant moi. Puis je sors à mon tour de la salle. Voilà arrivé le moment que j'aime le moins dans la journée... Le midi à la cafétéria. Je m'arrête devant les premières fenêtres, et risque un coup d'oeil dedans. Affreux, ça grouille de monde. Je préfère aller m'assoir sur un banc bien à l'écart, et attendre que le flot des élèves se dissipe.

Je marche dans la rue jusqu'au portail du monde de l'horreur. Fait pas chaud ici... Je rabats le pend de ma veste sur moi. J'aime pas ces petits courants d'air... Brr... ! Je marche le long de la rue, sur un des côtés pour essayer de me protéger du vent. Je croise plusieurs gens avec un air bizarre, enfin qui me regarde avec un air bizarre. De quoi me faire frissonner encore plus ! Bouaah !! J'accélère le pas, y a p't'être quelques Ténébreux dans le coin, j'ai pas envie de les rencontrer. Pas vraiment non. Je veux même pas y penser ! Je secoue la tête avant de contourner quelques personnes avec un air sombre. Pourquoi le réveil a pas sonné plus tôt ToT ça m'aurait évité de croiser des gens comme ça... Je mets mes mains dans les poches de ma veste et continue d'avancer. Pourquoi je suis sortie du lit ? J'aurais pu rester bien au chauuuud T.T

Me voici arrivée devant le portail. J'essaie d'ouvrir la porte. Eh merde, elle est fermée <.<' Fallait s'en douter... Bon, on va essayer de se servir des "dons" que m'a légué mon père. Euuh... Je crois qu'on va éviter. Bah ouais, je suis un peu en jupe ToT Imaginez le spectacle que je vais faire sinon. Réfléchissons... Mmh... ça y eeeest 8D Je sais !
Je fais le tour de l'enceinte du lycée et arrive à la petite porte de derrière. Bon, là, y a personne. Prenant du recule je saute par dessus le portillon fermé.

Je souffle. Ouaah, je ferais pas ça tous les jours ! J'avance dans l'allée et me retrouve vite dans la cour. Euuh... Y a personne O.O' Un léger coup de vent vient faire danser mes cheveux. Levant mon poignet droit vers mon visage je regarde l'heure. Normal, c'est l'heure du déjeuné. Alors que j'avançais prudemment vers le réfectoire, un surveillant m'appelle. Je m'arrête et reste immobile.

" Mademoiselle Atashi ?

- Oui ?

" Où étiez-vous ce matin ?

- Ah euh... Ce matin ^^'

" Mmh ?

- J'avais un rendez-vous chez le dentiste.

" Cela n'était pas noté sur le carnet d'absence.

* Oh bon sang ToT *

- J'avais oublié de le noter.

" La prochaine fois, pensez-y.

- Oui, oui Monsieur.

Il s'éloigne, les mains derrière le dos. Je laisse échapper un gros soupir. Un peu de plus et j'allais voir le dirlo' ! Il s'en est fallut de peu. Chassant ces pensées de mon esprit je continue ma marche vers la cafétéria. Je regarde par une fenêtre. Wooow O.O J'avais jamais remarqué que l'on était autant ! oO' Je pense pas que je vais rentrer là dedans tout de souite, hein. Pas envie de me faire piétiner. Même pas du tout envie. Je me retourne et observe la cour. Ah tiens, je suis pas la seule à vouloir attendre que les autres finissent de manger avant de m'engouffrer dans cette pièce. Bon... Autant aller discuter. Euuh... L'a pas l'air bien aimable le bonhomme oO' Prends ton courage à deux mains Katie ! Je commence alors à m'approcher du banc où est assit le jeune homme. Je souris une fois arriver près du banc.

- Salut ^^

Je me perds dans mes pensées, assis sur le banc froid dans la cour balayée par le vent glacé. J'espère que toute cette populasse ne va pas s'éterniser dans la cafétéria, je gèle ici. Mais bon, je ne suis pas dupe, vu le temps qu'il fait, c'est certain que les étudiants vont préférer rester bien au chaud, avec leur bouffe à portée de main... Je soupire, et enfonce mes mains engourdies dans mes poches. Je regarde un point fixe devant moi, pour ne pas penser aux froid qui me glace les os. Je ne réalise la présence de quelqu'un que lorsque j'entends une voix. Je me fige, et blêmis. Sans oser regarder, j'essaie d'identifier la voix. Une fille oui. Sans blague. Je relève timidement la tête, mes yeux dissimulés par des mèches de cheveux châtains.

C'est bien une fille qui se trouve à quelques pas de moi. Une jeune fille élancée aux cheveux châtains ondulés qui lui tombent sur les épaules. Je reste muet de stupeur, peu habitué à ce qu'on vienne me parler, surtout amicalement. Ça peut paraître bête, mais en fait, je ne sais pas vraiment quoi ni comment répondre. D'ailleurs, j'utilise ma voix tellement rarement que lorsque je parle, elle est éraillée. Personne dans ce lycée ne l'a jamais entendue, et pourtant ils ont essayé. Alors quoi, je devrais m'y mettre ? J'ouvre la bouche, puis la referme. Non, je n'ai rien à dire. Je n'ai pas envie. Je me contente de regarder cette fille qui vient troubler mon habituel silence avec des yeux méfiants et curieux.

J'attends, à moitié pétrifiée par le froid. Je rentre mes mains dans les manches de ma veste et regarde le jeune homme. Il est muet ? <.<' Je croise les bras et attends une réponse. Je penche légèrement la tête d'un côté. Bon ok... Il veut pas parler. Oh là là ! Qu'est-ce que les gens peuvent être sympas par ici, c'est fou ToT J'ai vraiment une tête de vampire ? C'est pour ça qu'on me regarde mais que l'on ne me parle pas ? J'ai peut être une drôle de tête après tout.

Attends, attends. Mais dis moi ! C'est pas... Bah voilà j'ai oublié son nom <.<' J'ai toujours une mémoire qu'oublie la plupart des choses. Mmh... C'est qui celui là ??? C'est pas... Non, non. C'est pas non plus... Non plus... C'est qui alors ? Fermant les yeux je me remémore tous les prénoms cités. Lui c'est lui, celui-là c'est lui, lui ok je sais, celui là aussi, lui c'est bien lui. Je m'arrête soudainement de chercher. J'ai trouvéééé 8DD C'est Gabriel ! Purée je suis trop forte x) On va dire qu'on oublie presque ce garçon. Parle pas beaucoup, enfin parle pas du tout. Il est très discret, très très très discret. Enfin bref. Sage et tout le tralala.

- Tu veux pas me parler c'est ça ?

Face à mon mutisme prolongé, la jeune fille - sa tête me dit quelque chose... - penche la tête, puis rentre ses mains dans ses manches. De mon côté, ne voulant pas prolonger un échange de regards qui ne mènent à rien, je baisse la tête et fixe le bouts de mes chaussures. Tiens, ça me fait penser que j'ai super froid aux pieds aussi. Du coin de l'oeil, camouflé derrière mes cheveux en bataille, j'observe la jeune fille en intense réflexion. Pourquoi reste-t-elle là, à me regarder, alors qu'elle pourrait aller rejoindre ses amis dans la cafétéria ? Son comportement me semble bizarre, même si je sais que pour les autres, je semble mal placé pour dire une chose pareille.

Soudain, elle reprend la parole. Zut, pourquoi elle me parle ? Mal à l'aise, je bouge sur mon banc. J'ai envie de lui faire comprendre que je n'ai rien contre elle en particulier, mais je me sens incapable de parler. Du coup, elle va penser que je suis le pire des mufles, et va aller raconter à qui voudra l'entendre que je ne suis qu'un pauvre mec. De quoi ajouter à mon palmarès de phénomène du lycée. Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent, tant qu'ils ne viennent pas s'acharner sur moi. Pourtant, cette fille semble différente. Je ne sais pas si elle va réagir comme ça. Après tout je ne la connais pas, quoi que son visage ne me soit pas totalement inconnu. Ne sachant comment lui expliquer mon trouble, je me contente de tousser. Je me sens de plus en plus mal à l'aise, c'est dur d'être un type aussi complexe que moi...

Ne t'énerve pas Kate... Ne t'énerve pas ! <.<' J'aime pas quand on me répond pas. Bwaaaaaah ! Je le regarde - encore et toujours. Il gesticule sur son banc. Désolée je connais pas la langue des signes ToT
Bon, si je pouvais seulement lui arracher un " Salut " banal ça me ferait plaisir. Il devrait pas rester coincé comme ça. Cela semble impossible mais on devrait y arriver. Réfléchissons. Alors... C'est bon j'ai trouvé ! Je vais le faire parler, tu vas voir 8D Euh, ne crions pas victoire trop vite quand même !

- Vous avez fais quoi en cours ?

Je lui souris. Si il dit rien je lui tord le cou (8 Mais non, si il veut pas parler c'est son problème après tout. Mais quand même.

Elle a l'air agacée, et reste silencieuse un moment. Aurait-elle compris ? Elle va peut-être partir, irritée, et me laisser tranquille ?? Non. Elle me pose encore une question. Punaise c'est pas possible d'être bornée comme ça ! Je pourrais lui crier de partir en courant, mais elle a pas l'air d'être le genre de fille à se laisser intimider et parler mal. En plus je ne suis même pas sûr de pouvoir crier. On dirait qu'elle insiste pour me faire parler, j'aime pas ça ! Je me sens de plus en plus oppressé, et ses questions me fatiguent... Pourquoi elle peut pas faire comme les autres et m'ignorer ? En plus voilà que la pression que je m'inflige avec mon caractère de taré me fait péter les boulons...

J'inspire profondément. J'ai la gorge sèche. Si j'arrive à articuler trois mots c'est un miracle. Remarque... Pas besoin de parler ! Une vague de soulagement déferle en moi, et me rassure. Je me tourne vers mon sac, et l'ouvre. Après avoir fouillé dedans, j'en sors quelques polycopiés. Après une courte hésitation, je le tends à la jeune fille. Voilà, des cours tout frais de ce matin. Même pas besoin de parler. Bien fait. Je t'ai eue. J'ai gagné. Je tousse une nouvelle fois, pour chasser ses pensées de dingue psychopathe de ma tête. J'ai déjà une réputation de fou, pas la peine d'empirer la situation. Gardant toujours la tête baissée, j'attends que la fille regarde le cour.

J'attends un moment. Il me tend les feuilles de cours. Hé héé, feintée <.<' Je serre les poings. J'ai la grande envie de lui tordre le cou. 8D Qu'est-ce que ça peut m'énerver ! Mais garde ton calme Kate, garde ton calme. Ouuuuuh... Je souffle. J'attrape les feuilles. Je parcours du regard sans vraiment lire le cours. C'était pas ça mon but. Je me fiche royalement des cours ! Je m'assois sur un coin du banc.

- Je dois t'enquiquiner, hein ?

Je ramène mes cheveux sur un côté puis croise les jambes. Je lui tends les feuilles.

- Le cour m'intéresse pas vraiment. Tu l'as sûrement deviner.

Je baisse la tête et souris.

- T'es pas aussi bête que ça.

Après quelques minutes je me lève et me poste en face de lui.

- M'enfin, si t'as pas envie de parler, fais comme tu veux.

Je tourne les talons et recommence à avancer vers le réfectoire.

- A bientôt Gabriel !

Je suis quand même contente de moi. Je mets mes mains dans les poches de ma veste et continue de marcher dans la cour.

Elle finit par prendre les feuilles, et les survoler du regard. Evidemment, c'est bien ce que je pensais, elle veut que je parle. Drôle d'idée, si je parlais, elle serait sûrement très déçue. M'enfin, elle est pas obligée de m'enquiquiner pour ça. Mais... Qu'est ce que... Elle s'assoit à côté ?? Aussi, les muscles de mon corps se tendent, et mes mains se crispent sur mes genoux, à tel point que mes jointures blanchissent. Drôle de question évidemment que tu m'enquiquines, tiens ! Même les plus nuls dans le langage corporel auraient déjà laissé tomber, alors pourquoi t'es encore là ?? Bien sûr que j'avais deviné, je suis fou, pas débile. A sa remarque suivante, je risque un coup d'oeil vers elle, à la fois méfiant et limite hostile. Superbe réputation Gabriel, tu mérites la palme d'or.

Elle reste quelques instants, puis se lève enfin. J'ai envie de frapper quelque chose pour chasser ma frustration. J'ai envie de parler mais je ne veux pas. Je ne peux pas, c'est plus fort que moi. J'éprouve de la répulsion face aux gens comme moi. Elle se décide enfin à s'éloigner, et je commence à me détendre, lorsqu'elle prononce mon prénom. Je me fige, et jette vers elle - enfin son dos - un regard étonné. Elle connaît mon prénom ?

* Idiot, c'est pas parce que tu ne retiens personne d'ici qu'elle ne te connait pas... *

Je soupire une fois qu'elle est assez loin. Le fait qu'elle m'appelle par mon prénom me donne une sensation bizarre, sans que je sache vraiment quoi, ni surtout pourquoi. Les cris affamés de mon ventre me rappellent que j'étais là pour attendre d'aller manger à la cafétéria. Oui, mais si elle y va aussi ? Un frisson d'horreur à l'idée de la revoir entourée de ses amis me parcourt le dos. Je ne vais peut-être pas manger ce midi... Tant pis, je me rattraperai ce soir. De toute façon, le dialogue muet avec la fille m'a trop retourné l'estomac pour que j'ai envie d'y plonger quelque chose. Avec un long soupir, je m'appuie contre le dossier du banc, étendant mes jambes vers l'avant, et me force à me détendre un peu. Je lève la tête et observe le ciel, dans lequel un vent froid fait galoper quelques nuages.

Je m'arrête devant la porte du réfectoire puis ressent LE picotement. Oh nooon ToT Tout mais pas ça ! Si, aussi, j'avais pris ma dose ce matin. Je veux pas dire mais j'ai pas envie de ressortir dans la rue. Pas envie de courir de risque... Le vent glacé vient une fois de plus faire valser mes cheveux. Je frissonne. Je recule d'un pas et trébuche, me retrouvant les fesses par terre. Qu'est-ce que je suis douée moi <.<' Y a pas à dire ! Je me relève. Bon faut vraiment que je trouve un truc à bouffer... Sinon je sens que je vais pas aller bien du tout. Je prends une grande inspiration et entre dans le réfectoire. On entend différents bouts de discutions et des cris. Quelle bande de dindons ! Ils pourraient pas se taire ?

Anna s'approche de moi et me regarde bizarrement. Cette pintade est ce que l'on appelle couramment "amie". J'ai pas vraiment d'amie dans ce lycée. Les garçons m'apprécient plus. Et j'aurais préféré éviter ça !

" Cathleen, t'es toute blanche ! T'es sûre que t'es pas malade ?

- Euh, oui. Certaine !

Maintenant vient le tour d'Audrey, elle s'approche de moi et m'observe.

" On dirait un vampire !

Mon sang se glace à cette remarque. J'aime pas ça... Du tout ! D'une main j'ouvre la porte du réfectoire et m'engouffre dans la cour. Le changement de température est impressionnant ! Réfléchissons rapidement... J'espère que le hall est pas fermé à clé sinon là je peux dire adieux au monde des humains <.<'.

Je marche rapidement jusqu'au hall. J'essaie d'ouvrir la porte. OUAAIS ! Elle est ouverte ! Youhouuuu ! J'entre dans le hall et avance jusqu'à mon casier. Coup de chance pour qu'elle soit ouverte cette porte ! ... J'ouvre celui-ci et attrape une poche de liquide rouge que je bois d'un trait. Je regarde mes mains et remarques qu'elles sont redevenues plus foncées. Ouf ! Il s'en ai fallut de peu ! Je sors du hall et m'assois sur le banc devant celui-ci. Je souffle.

Je me perds à nouveau dans mes pensées, frissonnant dans le vent froid. Je suis complètement perturbé par la réaction de cette fille - faudra que j'essaie de me rappeler son nom quand même - qui est venue me parler, chamboulant toutes mes habitudes. Je pousse un soupir. Heureusement que les autres gorilles qui composent les élèves n'ont jamais eu l'idée de venir me voir, puisque je ne suis pas comme eux, et que visiblement ça leur fait peur. J'était perdu dans ma réflexion lorsque j'entends un bruit mate. Intriguée, je lève légèrement la tête, et découvre la fille de tout à l'heure - comment peut-elle bien s'appeler ?? - les fesses contres le bitume de la cour. Je ne réagis pas, et elle se relève, puis entre dans la cafétéria. Hmm... Pourquoi j'ai envie d'aller voir ce qui se passe à la fenêtre ?? Après une brève hésitation, je me lève lentement du banc, et m'approche d'une des fenêtres à l'extrémité du bâtiment. Je jette un coup d'oeil à l'intérieur. Deux gourdes ont accosté la fille, et je remarque sa pâleur. Un malaise ?

Mais la voilà qui fait demi-tour et sort de la cafétéria ! Aussitôt, je recule mon visage de la vitre, faisant comme ci je regardais bêtement pour savoir si je pouvais enfin rentrer manger ou non. En tout cas pour ça c'est raté. Je jette un timide coup d'oeil derrière moi. L'inconnue connue a disparu dans le Hall. Bizarre. Bon, je crois que ça va vraiment être cuit pour le repas. Je vais me rasseoir sur mon banc, et remarque qu'elle aussi s'assoit, plus loin, sur un autre banc, en diagonale vers moi. Elle est moins pâle que tout à l'heure... Qu'est ce qu'elle a bien pu faire ?? Elle a mangé une barre énergitive ? Bah, ça me regarde pas de toute façon. Un bruit de porte violemment ouverte sur ma droite me fait sursauter, et je tourne les yeux, tête baissée, vers elle. Ah, des élèves commencent à sortir ! Une bande de gorilles avec leurs gourdes admiratrices. C'est ça cassez vous. Les gorilles se tournent vers moi et me toisent, prêts à venir me parler pour m'embêter, mais les gourdes les retiennent. Ouf... Ils finissent par s'éloigner, suivis d'une ribambelle d'élèves qui sortent de la cafétéria. Finalement je vais pouvoir aller manger ! Je me lève de mon banc, et m'approche de la porte du bâtiment, non sans un regard vers la fille assise sur son banc. Plus grand monde et du silence dans la cafét, parfait ! Je finis par entrer, tendu, et prend un plateau sur lequel je pose mon repas. Puis je vais m'asseoir à la table la plus éloignée de tout le monde. Une fois assit, je soupire. C'est épuisant d'être moi, et y'a des fois où ça me soule. Vraiment. J'aimerais changer, parfois... Après quelques hésitations, je commence à manger.

Après qu'elles soient sorties de la cafet, Audrey et Anna s'approche de moi. Elles me sourient comme des imbéciles et s'assoient chacune d'un côté.

" T'as vraiment changé de couleur !

Anna venait de parler, je soupire et la regarde.

- Ouais, j'avais un peu froid peut être.

" Tu rigoles ! T'étais blanche ! Audrey avait raison ! On aurait dit un vampire !

Je serre les poings, essayant de ne pas leur tordre le cou.

- J'avais froid un point c'est tout !

Je me lève du banc avant de me rasseoir car la bande de dindons arrive.

" Alors Katie, pourquoi t'étais pas là ce matin ?

Ne lui tord pas le cou, ne lui tord pas le cou !

- Si on te le demande tu diras que tu sais pas !

" Et oh, calme toi ! C'était une simple question !

Ta simple question tu te la mets là où je pense gros malin ! Ce dindon c'est le leader de la bande des gros poulets sans plumes, Kevin. Toutes les filles s'intéressent à lui car il est populaire. Jetant un regard derrière le dindon je souris.

- Kevin y a des pintades qui piaillent pour toi à l'autre bout de la cour x)

Visiblement cette réplique l'a énervé. Il se retourne et commence à partir avec son gang. Puis il me regarde par dessus son épaule.

" La prochaine fois t'es cuite.

* C'est ça, c'est ça. Quand tu veux gros dindon sans plumes ! *

Après un moment de silence que le vent vient troubler Anna et Audrey me regarde.

" Cathleen, t'es folle !

" Tu te rends pas compte !

- Si vous croyez que ce dindon me fait peur !

Grand moment de silence, nous restons toutes les trois assises sur le banc.

Je mange tranquillement assis à ma table, tout seul, le repas limite infect de la cafét'. Enfin, tranquillement, c'est une façon de parler. Je dois avoir l'air tranquille de l'extérieur, alors qu'une véritable guerre fait rage en moi, puisque je me force à manger et à ne pas partir en courant. Mais certaines bouchées ont du mal à passer... De toute façon, c'est pas délicieux, c'est même loin d'être bon. Finalement, sauter le repas d'aujourd'hui aurait peut-être été une meilleure idée... Je me force à vider la moitié de mon plateau, puis, écoeuré, je me lève pour aller le ranger. J'approche du " dépotoir à plateaux ", lorsque voyant arriver quelque chose dans mon champ visuel de droite, je baisse la tête avant de me recevoir une tranche de pain trempée dans l'eau. Fou, mais de très bon réflexes. Je tourne la tête, irrité, pour voir l'idiot qui a eu cette idée. C'est un de ces gorilles qui est resté, et pour faire rire ses potes et son troupeau de dindes hystériques, il a crut bon de me jeter un truc dégueu dessus. Il me regarde avec un sourire narquois. De mon côté, je lui jette un regard glacial, et reprend mon chemin. J'entends les remarques fuser dans mon dos.

- Eh fais gaffe, si tu le regardes dans les yeux, tu vas te transformer en pierre !

- Ouh, tu as vu sa tête, à l'imbécile heureux ?

- Arrêtez les gars ! Je reconnais la voix de cet abruti, mais ne me retourne pas pour autant, continuant de ranger ce qui reste de mon repas avant de poser mon plateau. Le pauvre petit est traumatisé ! Vous avez vu sa tête de chien pleurnichard ? il a les yeux pleins de larmes enfin !

Je soupire. Sa voix horripilante est insupportable. Ces mecs doivent vraiment être débile, ou aveugles, parce que je n'ai franchement pas une tête d'imbécile heureux. Malheureux, pourquoi pas, si ça leur fait plaisir. Les ignorant de plus belle, je me dirige vers la porte. J'entends le roi des gorilles qui s'agite, et comprend qu'il va retenter son exploit. C'est alors qu'est arrivé quelque chose de génial, de mon point de vue en tout cas. J'ai toujours béni mes réflexes et mon intuition de paranoïaque. C'est grâce à ça que je me suis retourné à temps pour voir voler vers moi, comme au ralenti, une pomme entamée. Et c'est aussi grâce à ça que, malgré la violence de l'envoi - le gorille a dû y mettre toute sa force, vexé que je ne sois pas touché la première fois et que je me fiche de ses insultes - j'attrape la pomme au vol, et je lui renvoie en pleine poire. Quelle ironie. Après le moment de flottement qu'a semblé être pour moi cette scène, je reviens à la réalité, remarquant un certain mouvement devant moi. Oui, le groupe des gorilles et des dindes qui entourent leur vénéré chef abruti, qui saigne maintenant du nez, allongé par terre. Bien fait pour toi. Un sourire fin naît sur mes lèvres. Je sens transparaître de lui une certaine cruauté, voire du sadisme. En tout cas c'est ce que doivent penser les élèves autour de moi puisqu'ils ouvrent les yeux comme des soucoupes. Je me retourne, et sors de la cafétéria.

Une fois dehors, je respire à fond l'air frais. J'espère que cet idiot ne viendra plus me chercher d'ennuis maintenant. Fier de mon tir, je m'avance vers mon banc favori depuis aujourd'hui, et m'assois dessus. En face, plus loin, la jeune fille a été rejointe par les deux dindes de tout à l'heure. Et ça n'a pas l'air de lui faire plaisir. Les deux gourdes sont aveugles, ou bien elles font exprès ? Bref, c'est pas mon problème. Je me laisse aller contre le dossier du banc, et ferme les yeux. Ah, un rare petit moment de détente...

Je souffle et regarde mes "amies". Anna s'est mise de l'autre côté du banc pour pouvoir discuter avec Audrey. J'écoute attentivement leur conversation sans vraiment trop m'intéresser à ce qu'elles disent. Lorsqu'une des deux vient à dire une chose que jamais j'aurais voulu entendre. Je les regarde, les yeux écarquillés.

- QUOI ??

" Quoi quoi ?

* Imbécile ! *

- Qu'est-ce t'as dis avant ?!?

" Qu'il parait qu'il y a un vampire au lycée. Enfin une.

Je hoquète puis secoue vivement la tête avant de voir les têtes des deux filles.

" Cathleen, t'es sûre que ça va ?

- Oui, oui.

Toutes deux prennent une tête genre " C'est ce que tu dis mais nous, on te croit pas. ".

" T'en as pas l'air.

- Mais je vais très bien j'ai juste besoin de prendre l'air ! ^^'

" Cathleen, on est déjà dehors.

- Ah euh, oui.

Elles me regardent encore un instant avant de se replonger dans leur discutions des "nouvelles du lycée". Je pose mes mains de chaque côté de mes jambes m'appuyant sur mes poignets. Comment... C'est pas possible ! Y avait personne ! Personne ... ! Je secoue la tête une nouvelle fois. J'y crois pas. Soit c'est moi dont elles parlent sinon y a quelqu'un d'autre qu'est de la même espèce que moi. Non c'est pas possible.

- Je crois que je vais aller faire un tour...

Sans prêter attention à mes paroles, les filles me regardent et acquiescent. Je me lève et commence à me diriger vers la petite porte de derrière. Y a pas de problème, les filles de ne me verront pas. Ni les autres d'ailleurs, et sinon je dirais que je suis super forte en gym ^^'

Prenant quelques pas d'élan je saute par dessus le portillon et commence à marcher dans la rue. Je croise encore une fois des gens qui n'ont pas l'air très net mais je n'y prête pas attention. Du moins, j'essaie. Car je me sens épier et j'aime pas ça. Je sors de la ville après quelques mètres de marche.

J'entends quelques bribes de conversation, provenant certainement du banc d'en face. Puis une exclamation me fait sursauter, et j'ouvre les yeux, redressant la tête pour voir d'où elle provient. C'est la jeune fille, qui regarde ses... " amies " d'un air ahuri. Je tends l'oreille pour comprendre son trouble, et ce n'est pas dure, car la dinde qui lui explique parle assez fort. Un vampire au lycée. Une vampire au lycée. Je sens mon estomac se nouer. Mais les vampires, ça n'existe pas ! C'est insensé ! Non, rationnellement ce n'est pas possible. Je n'y croirai pas. Après tout, se sont bien des ragots de dindes. Mais la tête que fait la jeune fille m'inquiète... Elle les croit ? Je la pensais plus intelligente que ça... A moins que...

Non, non, non, c'est débile ! Je secoue la tête et me penche en avant. Comment pourrais-je penser une chose pareille... Ces gourdes me prennent la tête avec leur piailleries ! Et voilà la fille qui se lève, et s'éloigne, visiblement mal à l'aise. Et pourtant, on pourrait croire... Non, non. Je n'y croirai que si je vois une preuve irréfutable. Je ne vais pas me laisser aller en ragots et préjugés. La sonnerie qui retentit soudainement me fait sursauter. C'est vrai que j'ai à nouveau cours cette après midi. Et je suppose que... la fille n'y sera pas. Il va falloir que je me motive à retrouver son prénom, vu qu'en ce moment je pense souvent à el... NON ! Je n'ai pas à penser à elle, stop ! Elle est venue, elle a chamboulé mes habitudes, mais maintenant elle est repartie, pas la peine d'en faire tout un pataquès ! Je me lève du banc, et jetant mon sac sur l'épaule, je me dirige, guidé par mon emploi du temps, vers ma prochaine salle de cours.

Je pousse un soupir de soulagement quand la sonnerie retentit enfin. J'ai cru que ce cour n'allait jamais se terminer... Si il y a bien une chose que je déteste, c'est la musique. Quel est l'intérêt de passer 4 heurs enfermés dans une salle avec des gens qui n'ont aucun talent musical - bien au contraire - et qui s'amusent à créer une caco-symphonie ? Je me le demande. J'apprécie la musique, certes. Mais pas celle des gens d'aujourd'hui. Pour moi, il n'y a rien d'égalable au classique. Ce n'est que mon opinion personnelle, aussi je respecte les goûts des autres. Mais quand il s'agit de hurler des mots incompréhensibles avec un son de guitare et de batterie malmenées, je trouve qu'on est loin du compte. Enfin il faut vivre avec son temps. Il faut dire que dans la classe, se sont les " forts ", les " populaires que tout le monde vénère, sauf certains qui les craignent - la majorité en fait - qui prennent la direction de la classe et s'amusent à martyriser nos oreilles. Lamentable. Bref. Maintenant que ça a sonné, je vais pouvoir me casser, même si les gorilles veulent que tout le onde reste pour leur " final de la mort qui tue ". Très peu pour moi. Avant qu'ils ne réagissent, je prends mes affaires, et m'éclipse discrètement. Finalement, la plus douce des musiques, c'est le silence...

Une fois dans la cour, je frissonne. Mais c'est qu'il fait froid ! C'est dingue ça ! Je ferme ma veste jusqu'en haut, et fourre les mains dans les poches. Saleté de vent. Je passe le portail du lycée, et me détend lorsque chaque pas que je fais m'éloigne de ce lieu maudit. Et dire qu'il faudra y retourner demain... Faut vraiment que j'aime certains cours pour y aller. Mais je crois que je vais faire l'impasse sur d'autres... Par exemple, hmm, la musique... Je marche dans les rues désertes de la ville. Malgré le vent froid, je sens soudain une bouffée de chaleur me monter au visage, et un sentiment d'étouffement m'envahir... Une crise d'angoisse, là, maintenant, alors que je suis seul et que j'ai quitté le lycée ! N'importe quoi. Je suis vraiment déréglé comme type. Je déglutis, et essaie de me calmer. Pour mieux y parvenir, je décide d'aller marcher un peu dans la forêt, histoire de me changer les idées.

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